Pourquoi ce blog ?

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Initialement pensé pour permettre à mes proches de suivre mon quotidien au pays du Père Noël, ce blog est rapidement devenu pour moi un exercice d'écriture fort enrichissant. En effet, je pense qu'une photo est bien plus percutante lorsqu'elle illustre une anecdote, que lorsqu'elle se retrouve sans contexte au milieu d'une centaine d'autres dans une galerie. Toujours est-il que si vous vous retrouvez ici, c'est aussi problablement grâce à Google et quelques mots-clés bien choisis. Je suis moi-même passé par cette étape avant mon départ, où la recherche de la moindre info avant le grand voyage est bonne à prendre. La réalité de la vie au quotidien n'est pas écrite dans les brochures. Expatrié en Finlande depuis novembre 2011, y vivant seul, j'essaie donc, au travers des mes articles, de rendre mes expériences distrayantes mais surtout informatives. Mes articles ne sont pas sponsorisés. Certains sont piquants, et pourraient froisser les finlandais qui y tomberaient dessus, mais je suis sincère dans mon ressenti. J'ai eu de nombreux retours positifs sur mon contenu, cela me motive à continuer tant que j'aurai des histoires à vous faire partager...

samedi 8 décembre 2012

Au pays de là où qu'on n'est pas le bienvenu

Je préviens on est parti ici pour un article très négatif. Il va m'être difficile d'écrire quoique ce soit qui vous donne envie d'y aller, mon expérience a été très mauvaise. Cependant, je vais essayer d'agrémenter un peu avec quelques jolies photos...

La cathédrale Saint-Sauveur, à l'architecture qui rappelle
évidement la cathédrale Saint-Basile de Moscou

Je parle donc de la Russie, et plus précisément de mon escapade à Saint Petersbourg. J'aurais pu choisir un titre différent, sur la base de "Au pays de...". J'avais plein d'idées: la vodka, le caviar, les églises orthodoxes, les roubles, la mafia, les putes, la démesure inutile, le cyrillique, les tsars, les œufs de Fabergé. Le plus représentatif de mon séjour est définitivement le pays de là où qu'on est pas le bienvenu !

De Finlande, s'il y a bien une destination qui semble évidente, c'est Saint Petersbourg. Et depuis quelques temps, la Russie a fait des progrès sur les modalités d'accès aux frontières. Sous conditions. Oui parce que finalement, malgré la paranoïa excessive des américains depuis le 11 septembre 2001, aller aux USA se révèle être plus simple que de se balader en Russie. L'obtention d'un visa, pour un ressortissant français nécessite une procédure pénible et coûteuse (les détails ici). Mais depuis la Finlande, on peut y aller sans se prendre la tête. Il suffit d'arriver en bateau ! L'astuce est la suivante: 4 fois par semaine part d'Helsinki un ferry pour St Petersbourg, via la compagnie St-Peterline. Il s'agit donc de réserver le ferry, avec une cabine, et un "CityTour", le sésame qui vous ouvre l'accès à St Petersbourg pour 3 jours !!! Ce "CityTour" est en fait un pass pour une visite guidée de la ville en bus, condition nécessaire pour prouver à la Police aux frontières que vous êtes un touriste. Pour résumer: arrivée en ferry + bus touristique = visa gratuit de 3 jours. En réalité lorsque vous faites le checkin à Helsinki, la compagnie de ferry vous donne votre sésame qui ressemble à un ticket de parking, à ne surtout pas perdre, et à l'arrivée, le fameux CityTour n'est en fait qu'un van amélioré qui vous trimbale du port à votre hôtel. Oubliez la visite guidée, y'en a pas !
J'ai l'air ravi non ?
Bref, nous avons choisi cette formule. Départ d'Helsinki le jeudi soir. Une cabine à 140 euros (A/R), le CityPass à 25€/pers., une nuit en mer, et on débarque le vendredi matin vers 10h00, sous une neige qui ne cesse de tomber. Visibilité nulle, port glacé. Après le tamponnage du passeport, on prend ce fameux bus. A travers la buée des fenêtres, on découvre une ville grisâtre, de la bouillasse de partout, tout écrit en cyrillique.



Nous voici à l'hôtel, tant bien que mal. On avait pris soin d'essayer de trouver un truc pas trop cher mais avec un minimum de confort, et pas trop mal placé. J'ai vite déchanté en arrivant devant. Il s'agit en fait de chambres au dernier étage d'un vieil immeuble tout pourri. L'accueil à la réception: plus glacial tu meurs ! On avait demandé une chambre pour trois, nous avons eu droit à 2 lits simples + un matelas gonflable... Le tout pour 100€/nuit ! Atroce. Afin d'éviter de vous faire avoir: il s'appelle Acme On Malaya Morskaya.

Pour la suite, je vais aller à l'essentiel.
Imaginez une ville d'une grandeur si importante, que même si sur une carte vous vous dites que deux monuments à visiter sont dans le même quartier (genre Opéra-Place Vendôme = 400m), en réalité à l'échelle de St Petersbourg, il faut tout multiplier par 3. Le moindre déplacement pour aller à un truc "à côté", c'est 2km. Et au final, à quelques rares exceptions architecturales, tous leurs monuments ont sensiblement la même gueule. C'est grand, démesuré, finalement inutile, et franchement fatiguant. Tous ces palais construits, dans l'intérêt de montrer la puissance et les moyens de l'empire russe par la grandeur , sont aujourd'hui plus ou moins transformés en musées.

Et c'est d'ailleurs par le Musée Russe que nous avons ouvert les hostilités. Alors déjà que je n'aime pas ça les musées (je m'intéresse plus à l'architecture des bâtiments qu'aux collections...), au bout d'une demie-heure, j'avais envie de me pendre ! Les surveillantes font peser sur vous une sorte d’oppression ressentie rapidement en croisant leur regard qui vous dit "ma-vie-est-merdique-casse-toi-vite-de-là-con-de-touriste-car-à-défaut-de-me-défenestrer-je-vais-t'égorger!". J'avais mon portable en silencieux, j'écris un SMS, je me suis fait engueuler, et on m'a invité à me barrer pour faire ça !


Le Musée Russe, ancienne résidence de la veuve du grand-duc Michel,
avec ses enfants et petits enfants. Il devaient être un peu à l'étroit... lol.

En fait c'était franchement
pas très bon
Un peu plus tard, c'est l'heure du goûter. On cherche désespérément quelque chose qui ressemble à un salon de thé à moins de 5€ le café pour touristes. Au bout d'une heure on trouve enfin. Et là j'ai compris que le touriste doit aller dans les trucs pour touristes. C'est mon tour. La serveuse s'adresse à moi en russe pour me servir. Je lui ai répondu en anglais. Dans la continuité du musée, là, son regard c'était "casse-toi-vite-de-là-sinon-je-vais-te-cracher-à-la-gueule-dans-les-5-secondes". Et elle s'est barrée. Une autre serveuse a fini par me servir presque correctement.





A l'image de ce que nous avions aperçu dans les mini-van en arrivant, tout est bel et bien gris. La neige continue à tomber. Encore et toujours. Les trottoirs sont un mélange de bouillasse et de glace. La circulation en ville est intense, le bruit insupportable, la pollution va avec. Les voitures sont soit des Lada, soit des gros 4x4 hors de prix. Les gens aussi. Ça pue le fric et la pauvreté à la fois. Côté population féminine, s'il ne s'agit pas de touristes, on remarque que la Russe est certes majoritairement jolie, mais inévitablement habillée avec des fringues en fourrure hors de prix, ce qui laisse à penser qu'elles sont toutes des professionnelles... la plupart du temps accompagnées d’ailleurs d'un vieux déchet pété aux as qui promène sa petite chienne (et après quelques recherches documentaires, il se trouve que ladite chienne aime ça car dans leur culture c'est signe de réussite pour une femme !).

Je continue sur les aléas de la rue. Un taxi un soir, pour aller d'un point A à un point B. Environ 4 euros. Le lendemain, un taxi, à la même heure que la veille, du presque même point A que la veille au même point B. 30 euros. Et ce dernier, à mi-chemin, commence à farfouiller dans le vide-poche de sa portière, en sort une brochure, très propre, comme n'importe quelle brochure que vous trouveriez en office de tourisme avec la liste des restaurants par exemple, et me dit avec un accent russe que je ne peux pas retranscrire à l'écrit: "Tu veux pute ? Cherche pute ici. Moi conduire toi à pute de ton choix". Euh... non merci ça ira, je suis fatigué, je veux juste rentrer à l'hôtel. "Si. Regarde. Regarde bien. Tu veux pute hein ! Choisi pute !". Euh... non toujours pas. L'hôtel s'il vous plait. Par chance il n'a pas insisté davantage. Mais j'en menais pas large...

Riche en couleurs...



C'est ici que la CB ne marche
à cause du froid... (il faisait
juste -1°C)
Dans le même ordre d'idée que le taxi, le resto. Un soir nous avons été dîner dans un restaurant un peu haut de gamme. A sept, nous en avons eu pour environ 500 euros. Déjà il faut savoir que d'une manière générale, malgré une carte bien fournie, au final, c'est eux qui déciderons de ce que tu manges ! Soit ils n'ont pas, soit ils n'ont pas envie, soit ce n'est tout simplement pas possible. 
Au moment de payer, à 500 euros, évidement on sort la CB. "Carte pas possible. Carte marche pas. Machine carte marche pas. Trop froid dehors. Câble gelés". Mon cul oui ! Vous l'aurez compris, ils ne veulent que du liquide. Tout marche au black. C'est corrompu, mafieux jusqu'à l'os. Partout ! Tu m'étonnes qu'ils nous rachètent toute la Côté d'Azur !!! Ah, et j'allais oublier deux choses ahurissantes au resto. Déjà, tout le monde est servi dans un ordre et des délais très aléatoires, c'est-à-dire qu'il peut y avoir presque 15 minutes entre le service d'une assiette identique en moi et mon voisin. Deuxième point: attention, il est possible que l'on vous enlève votre assiette avant que vous ne l'ayez finie. Le russe, c'est lui qui décide quand vous arrêtez de manger ! Dernier conseil: ne commandez jamais de Coca, c'est la boisson la plus longue à servir, presque 20 minutes, alors qu'une pina-colada peut arriver en 50 secondes !

Avant de terminer, je vais aborder succinctement l'Ermitage, un des plus grands musées au monde. C'est immense. Quelques belles pièces en effet. D'autres ailes du bâtiment, plus particulièrement dédiées à la peinture française et allemande, sont tout simplement désastreuses. Néons qui scintillent, tapisseries dégueulasses, mauvaise lumière. Les œuvres ne sont pas du tout mises en valeur.

L'Ermitage. Bon ok, éclairé et avec la neige c'est pas si moche.

Connaitre les origines de la cité de Saint Petersbourg nous oblige à aller voir la forteresse  Pierre-et-Paul, lieu de naissance de la cité, où reposent aujourd'hui les tsars et tsarines de Pierre-le-Grand à Nicolas II dans la cathédrale Pierre-et-Paul.

360° depuis le centre de la place de la forteresse Pierre-et-Paul.

Un ours. Un vrai.
Quoi d'autre à raconter ?... La Neva était gelée. Nous n'avons pas pris le métro. On a vu un ours en ville. En discothèque y'a un portique comme dans les avions pour pas rentrer avec une arme. La cathédrale Saint-Sauveur est magnifique. Les œufs de Fabergé (reproductions évidemment) se vendent à des prix exorbitants (faut négocier...). L'addition au resto, en russe, ça se dit счет (prononcer "chiotte") ! Certains bâtiment ressemblent étrangement à la Tour de la Terreur du parc Disney ! La vodka est bonne, bon marché, et se boit à la bouteille. Le retour en Finlande est un vrai soulagement !!!




A gauche chez Disney. A droite à St Pet'. Y'a de l'idée non ?



On m'avait proposé de voyager à Moscou. Sans façon. La Russie, plus jamais ! Je regarderai des photos désormais !

2 commentaires:

Dra a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Dra a dit…

Certains l'ont vécu mieux que toi, dans d'autres circonstances et d'autres occasions...
En même temps tu as une sacrée tête de touriste ;-)